Crédit photos : Mu’ethik
Crédit dessins : Solène Dargaud
Crédit vidéos : Mu’ethik
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Table des matières Session 4
La CEC en route pour la régénération
Face à la complexité et au caractère systémique de la redirection écologique, la session 4 a fait une large place au développement des échanges et de la coopération entre participants, mais a également permis aux participants de se saisir de nouveaux leviers de transformation pour avancer sur le chemin de la construction des feuilles de route.
Dans la continuité du questionnement des dirigeants sur le modèle économique et la raison d'être pour une soutenabilité forte de leur entreprise, la session 4 leur a permis d'explorer les nouvelles façons de mesurer la performance de leur entreprise, pour valoriser ce qui compte vraiment.
Les participants repartent de cette quatrième session avec :
- 🧠 une conscience approfondie de la nécessité d'intégrer une vision plus globale de la robustesse de l'entreprise pour imaginer un nouveau cap à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux,
- 💸 une meilleure approche de l’impact des transitions en cours sur le travail, l’employabilité, les enjeux de formation, de meilleures compréhensions des enjeux extra-financiers
- 🌱 se connecter à l’identité de son territoire.
Jeudi 21 novembre
Ouverture de la CEC
Nous sommes convaincus que pour trouver le cap ou le garder (vous comme nous), un point essentiel, c’est de bien rester connectés avec la tête et le coeur aux savoirs.
🎤 Vers la robustesse
Olivier Hamant, biologiste
Performance = Efficacité (atteindre son objectif) + Efficience (avec le moins moyen possible)
CRITIQUER LA PERFORMANCE
En quoi la performance pose problème ?
- Optimiser fragilise (ex monoculture arbre/ex des reseaux sociaux)
- Effet rebond (60’ frigo énergivore et 2020’ plus de frigo pense faire de la sobriété mais en effet nous faisons de l’ébriété
- Loi de Goodhart : Quand une mesure devient une cible, elle cesse d’être efficace
L’indicateur pousse à la pensée réductionniste
Performance = compétition= violence
Lorsque le compas est mis sur la compétition, ce sont toujours les plus violents qui gagnent.
La biodiversité est le levier le plus systémique
COMMENT HABITER DANS UN MONDE FLUCTUANT ?
Le 21e siècle sera fluctuant. Nous quittons le monde de la moyenne vers le monde de l’écart type.
Les êtres vivants ont des recettes pour s’adapter au fluctuation. Nouveaux récits du vivant :
L’abondance
La pénurie
stimule
la compétition individuelle
la coopération du groupe
LA ROBUSTESSE
Maintenir le système stable malgré les fluctuations
Dans un monde fluctuant il faut être robuste. Les êtres vivants sont robuste car ils ne sont pas performant. Progrès = gain de performance
La robustesse se construit sur:
- Inefficacité
- Hétérogénéité
- incertitude
- Lenteur
- Redondance: les feuilles d’un arbre
- Incohérences : une plante pousse en freinant
- inachèvement
C’est la fin de l’abondance matérielle mais le début de l’abondance en inter-action
PRATIQUER
1/ la santé commune : besoins et ressources
Le rôle de l’économie est de gérer l’abondance
Prendre soin des milieux naturels
2/ Audit interne de robustesse
- tension éco : spécialiser, diversifier : banc de touche, stock
- Cartographie de la diversité sur le territoire
La robustesse demande l’ancrage territoriale : quels liens indirects avec mon entreprise
🎤 Témoignage inspirant
Arthur Auboeuf, cofondateur Team for the Planet
LES DÉBUTS DE TEAM FOR THE PLANET
“Tinder du climat” pour matcher des entrepreneurs avec des innovateurs.
Les associés / actionnaires (accessible à partir de 1€) renoncent aux dividendes financiers afin de ne pas mettre le court terme au centre du débat. Le retour sur investissement sont les tonnes de CO2 évitées.
DIFFÉRENCES VS ENTREPRISES CLASSIQUES
Robustesse : Pour être plus robuste —> Penser en petites unités plutôt qu’en hégémonie. Ex : On ouvre l’accès au brevet
Rémunération : l’argent que l’on crée avec les entreprises est perpétuellement réinjecté. Il y a des frais de fonctionnement + des salaires capés à 4x le SMIC.
POINT DE VUE SUR LES ENTREPRISES DÉJÀ EXISTANTES
C’est très difficile d’avoir un pied dans le vieux monde et un pied dans le nouveau monde
Vous humains : qui voulez vous être ? Quel projet de société voulez vous ? À quoi voulez vous contribuer ?
Il faut mener des expériences. Commencer par 1% de votre entreprise et voir comment cela réagit.
Vos personnes morales sont plus puissantes que vous aujourd’hui. Le combat du siècle sera d’être capable de dépasser la personne morale.
Repenser son modèle d’affaire en amont, anticiper pour que les nouvelles contraintes soient perçues comme des facilitateurs.
Q&A
Q : Abondance des relations VS réseaux sociaux ?
A : Il est nécessaire de mettre de la distance sur ces outils. Il ne faut pas les supprimer car ils participent à la robustesse mais bien s’en éloigner.
Q : Question de la granulométrie. Une entreprise en croissance qui grandit et engage 100000 collaborateurs, c’est aussi une belle preuve de coopération ? A : Grandir sans s’agrandir. Exemple du corps humain. En grandissant les cellules se multiplient mais ne grossissent pas. Chaque équipe doit avoir une sorte d’autonomie locale.
Le risque c’est qu’une entreprise hégémonique ait trop de pouvoir, tel que notre cerveau ne puisse plus lutter.
Q : Notre modèle est-il prêt à l’ambivalence entre performance et robustesse ? A : “On répare son toit quand il fait beau” il faut investir maintenant massivement dans des stratégies de robustesse ! Pas quand ce sera trop tard. Il faut tout construire autour du risque pour ne plus avoir peur du risque.
Q : que répondre à mon élève qui trade des cryptos et souhaite s’acheter une Tesla des que possible ? A : parfois on a besoin de toucher à ça pour se rendre compte qu’on n’est pas super heureux. Nous sommes arrivés à un modèle qui nous présente une réussite qui rend malheureux.
—> Il faut être capable de ne pas se tromper de bonheur.
🎤 Apport philosophique "Compter ce qui compte vraiment”
Alicia Polzella Gauduel, Philosophe
QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE
Faire de la philosophie, c’est faire l'expérience de l'étonnement devant le monde.
N’ayez pas peur de l’errance, soyez dans l'excitation de ce que vous cherchez.
Faire de la philosophie, c’est apporter de l’éclaircissement, avancer vers sa propre lumière
COMPTER CE QUI COMPTE VRAIMENT
2 concepts : Il y a ce que je compte // et ce qui compte.
Pour décider, on a besoin de compter // et de savoir ce qui compte vraiment.
Compter, c’est mettre de l’ordre dans le cosmos, dans le chaos, pour faire des choix.
Pour les choix simples, lorsqu’il y a une meilleure option, alors compter pour nous aider.
DÉCIDER SANS COMPTER
Pour les choix complexes, lorsqu’il n’y a pas de meilleure option, alors il est essentiel de savoir ce qui compte vraiment pour pouvoir trancher.
“L'essentiel ne se mesure pas, et c’est pourquoi la mesure n’est pas l’essentiel”
LA BONNE DÉCISION
“Se décider, c’est trancher le débat en faisant sienne l’une des options considérées.”
Compter ce qui compte vraiment, c’est honorer notre capacité à être libre, c'est avoir l’audace de décider non exclusivement de façon rationnelle.
L’ENJEU DU COLLECTIF
Comment décider ensemble sans imposer à l’autre ses décisions personnelles ?
Etre en phase avec vos valeurs, tout en étant en phase avec les valeurs du collectif.
Que faut-il (ré)inventer en entreprise pour engager les collectifs autour de l’essentiel?
🎤 Comptabilité vers une histoire vivante
Hélène le Teno, directrice de la fondation Jean-Noël Thorel
Vidéos Tribunal des Générations Futures Allez faire un tour sur le PDF de la présentation d’Hélène, il y a une foultitude de ressources à retrouver !
“Il n'y a pas de transition sans transition du dirigeant lui même”
ET SI ON CHANGEAIT ?
Et si on faisait payer les externalités négatives et rémunérait les externalités positives ? Ça ne fonctionne pas (exemple : métro de Paris). La rationalité politique, sociaux économique prend le dessus. Donc la comptabilité doit intégrer la rationalité les systèmes de valeur individuels et des partenaires (famille, relationnel, management…).
Quelle posture ont les fonctions dirigeantes ? Quel est le dark-factor du dirigeant ? La valeur est-elle tournée vers l'interne ou l'externe ? Expliciter les budgets pour le capital naturel (claire, accessible et partagée). L'intuition complète la vision chiffrée.
Ayez le COURAGE de refuser ceux qui ne partagent pas NOS VALEURS
Comptabilité en triple capital, ce sont : enjeux naturel, enjeux humain, enjeux économiques
On a commencé à compter pour échanger, contrôler ou même asservir l'humain (esclavage à l'époque) La comptabilité à évolué pour quantifier les espérances de gains. L’IASB (régie les normes comptables) ne sert pas les intérêts collectifs
Il y a une asymétrie entre la structure historique des normes comptables et les enjeux de transition (nos racines). La comptabilité en triple capital (universelle, multi-capitaux…)
Le Petit Prince et le Businessman
Vendredi 22 novembre
🎤 Compter différemment, la CSRD
Yolande Blondé, experte CSRD et Marie Anne Gobert, Serfim
Ceux qui ne pensent pas être concernés… je vous dit..; vous l’êtes !
La CSRD vous rappelle qu’on est tous le Scope 3 de quelqu’un !
- Une directive européenne dont l'ambition est que toutes les entreprises du territoire européen atteignent la cible de l'accord de Paris
- Certes une réglementation, mais avant tout et bien au-delà d'un rapport, un véritable outil de transformation d'entreprise
- Toutes les entreprises ne sont pas soumises à cette règlementation, mais même pour celles qui ne sont pas concernées, c’est un atout vis-à-vis de vos parties prenantes : vis-à-vis de vos clients s'ils sont eux-mêmes soumis à la réglementation, vis-à-vis d’investisseurs, vis-à-vis de banques, vis-à-vis des représentants du personnel, vis-à-vis d’ONG, ..
- Les grands principes
- Cartographier sa chaîne de valeur
- En mobilisant ses parties prenantes internes (pas seulement le département RSE) et externes (clients, fournisseurs, partenaires, ONG,..)
- Puis l'analyser selon un référentiel normé : 12 normes, liées à l'environnement, le social et la conduite des affaires
- et en intégrant le principe de double matérialité : identifier les enjeux spécifiques à notre modèle d'affaires au-delà des risques et opportunités financiers. Les impacts de notre modèle d'affaires sur l'environnement et le social doivent également être appréhendés
- établir une feuille de route, sur les sujets prioritaires (les enjeux dit “matériels”), et dans une démarche d’amélioration continue
- Un grand chantier, mais une démarche structurante qui contribue à mobiliser les écosystèmes pour aller vers plus de durabilité !
Vous allez voir apparaître un binôme ‘RSE / Finance’
Feuilles de route - Méthodo & la suite
Publier votre feuille de route c’est participer à l’interêt général.
La Feuille de Route n’est qu’un outil… mais c’est un outil de mise en mouvement. Il y a une multitude de chemins possibles !
🎤 Gouvernance et partage de la valeur
GENEVIÈVE FERONE et Vincent PROPHIL,
Conférence-théâtre “AG du futur”
Une entreprise convoque ses actionnaires = Le public incarne le rôle des actionnaires de Mirliton, entreprise agroalimentaire et exerce son droit de vote grâce à des boîtiers personnels.
Mirliton entreprise familiale et côtée en bourse, fondé en 1952 par une femme agathe qui fait de la ferme familial bretonne, un groupe agroalimentaire
Business case travaillé avec des partenaires pour coconstruire le script
Capital flottant 45%, actionnariat familial 47%, actionnariat salarié 8%
Raison d’être de Mirliton “donner le goût de la biodiversité alimentaire dans le respect des limites de la planète”
“Serons nous de bons ancêtres?”
Quels serait un succès économique s’il est assis sur un naufrage environnemental ?
Auto-diagnostic : Orientation stratégique / pratiques de gouvernance / distribution du pouvoir / partage de la valeur
Quels actionnaires voulons-nous être ?
Il y a une asymétrie dans les mains de l’actionnaire - affect vs intérêt financier
Le pouvoir exécutif porte l’angoisse
Scénario -> Transmission des parts sociales de la famille à une fondation actionnaire “Terres fertiles” dédiée à l’activité agricole
Fondations actionnaires = fonds de dotation qui a une double mission actionnariale (veiller à pérennité de l’entreprise) et philanthropique (financée avec les dividendes)
Modèle très répandu en Europe du Nord et en Allemagne. 30 en France
En France, il y a une ligne Maginot entre non profit et profit -> très compliqué en France de constituer une fondation actionnaires
Les motivations pour la fondations actionnaires =
- Philanthropiques → partager la valeur créée par l’entreprise/ projet philanthropique/ démultiplier les ressources financières/ impliquer les parties prenantes/ renforcer engagement sociétal
- Actionnarial → actionnariat stable/ éviter les OPA ou la vente au plus offrant (fondation actionnaire = répulsif pour de futur acquéreur) / maintenir emploi sur un territoire local
Mouvement des SCOP/ SCIC
Partage de valeurs et partage de pouvoir
Les Licoornes → coop pour la transition
SCOP → des usines reprises ex 1336, duralex
Dans SCOP, il n’y a que les salariés qui sont sociétaires -> “saine schizophrénie”. Les salariés ne peuvent pas augmenter le salaire car pas d’intérêt actionnarial et pas de pression sur la rentabilité
Possibilité pour les entrepreneurs de produire leur propre norme en choisissant sa mission ou son système de partage de pouvoir ou partage de valeur
Fondation actionnaires peut tout à fait cohabiter avec fonds d’investissement et fonds flottant -> au Danemark, la bourse est constituée à 55% de fondation actionnaires
La nature a-t-elle des droits? qui a le pouvoir de les reconnaître?
→ Nomination au CA de personnalités pour représenter les droits des générations futures et ceux de la nature
Rediriger son modèle économique -> Le modèle des SCIC
“C’est qui le patron” = SCIC
Mobilisation des parties prenantes - producteurs, futurs consommateurs qui sont impliqués dans le commercial en contactant la grande distribution
pas de dividende reversé → coût capital est moindre, permet de réinvestir dans l’entreprise
🎤 Travail et écologie
Ingrid Kandelman, Experte Emploi
LIENS ENTRE ECOLOGIE ET TRAVAIL
- Shifteurs : chiffre que transition écologique va créer 1M d'emplois et générer perte de 800 000 : solde positif mais enjeu de reconversion pour les salariés.
- SGPE : pointe la nécessité d'anticiper les métiers plus exigeants physiquement.
- CEREQ : l’enjeu principal est d’accompagner les salariés dans l’adoption des nouvelles compétences et connaissances.
Enjeux clés :
- Adaptation et atténuation des impacts environnementaux sur le travail.
Exemple : Le travail à haute température (45°C) nécessite des ajustements professionnels.
Chiffres clés : 14-36% des Français affectés par la chaleur ; 650 milliards d'heures perdues par an à cause des canicules.
- Se préparer : droit du travail va évoluer pour demander à démontrer comment on protège nos salariés dans le cadre des effets d’augmentation température + regarder comment les enjeux environnementaux vont avoir un impact sur modes de travail de ma chaine de valeur.
LES RH À VOCATION ENVIRONNEMENTALE
Quels outils pour écologiser les pratiques RH ?
- Sensibiliser (fresques…)
- Faire des séminaires, semaine du développement durable, développement de réseaux d’ambassadeurs
- Généraliser les écogestes
- Process d’onboarding : donner une vraie place à ces sujets, collecter les envies des arrivants
- Mettre en place des baromètres
- Entretiens annuels : quelle place donnée à la question environnementale : identifies-tu des pistes d’amélioration autour des sujets environnementaux ?
- Politique de rémunération
- Gestion prévisionnelle des emplois et compétences : obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés.
- Développement du dialogue social et environnemental : obligation d’intégrer ces sujets dans les échanges avec les représentants du personnel.
LE VIVANT : UNE BOUSSOLE POUR L’ORGANISATION DU TRAVAIL ?
- Taylorisme a régit construction du travail : tout s’emboite (rouages) générant le mouvement de manière causales et linéaires.
L’arrivée de la cybernétique a amenée à penser le monde autrement : comme un ordinateur programmé et programmable. Nous sommes donc passés à un monde où l’on ne peut plus expliquer les rouages mais l’objectif et le programme ce qui a créé le management par l’objectif.
Pose des questions comme : comment traduire la sous optimalité dans l’org de travail, la rémunération…?
- Et si on s’inspirait du vivant pour s’organiser ?
Ex : cesser de penser qu’il y a un état stable : quels espaces d’ajustements mettre en place pour pouvoir s’ajuster en permanence à un environnement changeant
CAP SESSION 5 - COOPERER AVEC LES ECOSYSTEMES
Pour préparer cette session, voilà toutes les propositions de besoins de coopérations sorties de camp de base de la session 4.